Si vous ne pouvez pas les battre...

Tout le monde a un jeu préféré. Celui pour lequel ils sont obsédés, collectionnent impulsivement, construisent sans cesse des listes, écrivent des fanfictions ou créent leurs propres personnages et campagnes. Ce jeu auquel ils parcourent le pays pour jouer, surfant avec impatience sur le net pour les annonces de tournois, peut-être même voyageant à l'étranger pour lancer des dés. N'importe quoi pour obtenir cette solution singulière.

Ont-ils déjà annoncé les dates du prochain tournoi ? Restez dessus, les gens !

Parfois, nous ne comprenons pas très bien pourquoi d'autres joueurs, obsédés par d'autres systèmes, ne passent pas à notre favori. Nous essayons de leur faire comprendre à quel point notre jeu préféré est meilleur et pourquoi ils devraient vendre tous leurs minis actuels et en acheter un plein de nouveaux. Ou investissez dans un jeu de démarrage, un nouveau livre de règles ou un nouveau jeu de cartes. Habituellement, ils réagissent de la même manière que nous le ferions si nous étions à leur place : ils sourient et disent « non merci ».

La nouvelle édition est géniale. Vous n’avez besoin que de quelques modèles et le tour est joué !

Le résultat final est généralement que nous finissons par nous diviser en factions. Tout comme les unités d’un wargame sur table, les membres de la communauté s’attachent à des causes particulières. Cela pourrait être 40k , Guild Ball , Blood Bowl , X-Wing ou D&D . Cela pourrait être Magic : The Gathering ou Yu-Gi-Oh . Il y a parfois des sous-factions. 40 000 joueurs peuvent se dissoudre en petits groupes qui se concentrent sur Kill Team ou Necromunda . Ceux qui aiment la guerre de masse pourraient soudainement avoir du mal à trouver un adversaire parce que tout le monde explore l'aspect escarmouche du jeu, alors ils cherchent un adversaire plus loin.

Il ne cherche pas une cible... il cherche quelqu'un avec qui jouer.

La plupart d’entre nous s’adonnent à d’autres jeux, bien sûr. Mais parce que nous ne faisons que plonger nos orteils, nous ne devenons pas bons. Ainsi, nos expériences avec d’autres systèmes peuvent souvent être un peu sombres ; nous nous présentons et sommes retournés parce que nous ne comprenons pas complètement le système, ou que nous ne connaissons pas l'armée de l'adversaire et ses capacités ainsi que les nôtres. Nous ne recevons pas la méta ou nous n'avons pas suivi les FAQ. Nous finissons donc par revenir à notre jeu préféré parce que nous excellons dans ce domaine et que nous pouvons jouer en toute confiance.

Mais nous passons à côté de certains des aspects les plus positifs du jeu sur table. Permettez-moi de commencer par un exemple. Il y a quelques années, j'ai joué à quelques parties de Malifaux . J'ai adoré les modèles et le système sans dés et j'ai décidé de me procurer de la guilde. Je me suis ensuite inscrit à un tournoi. Maintenant, j'ai été complètement battu. J'ai eu un match vraiment amusant contre Neverborn, mais tous les autres combats ont été brutaux. Mais voici le problème : j'ai affronté plusieurs nouveaux adversaires. Des gens que je connaîtrais en tant qu’amis. Si j'étais resté fidèle à mon jeu préféré, cela ne serait pas arrivé. Non seulement cela, j’ai également pu regarder sous le capot d’un système distinct. Malifaux ne voit peut-être plus de jeu dans mon coin de pays, mais je ferai toujours l'éloge de l'ingéniosité de son système basé sur des cartes.

J'aurai toujours un faible pour l'ingéniosité de Malifaux.

Ainsi, essayer un autre jeu nous ouvre la voie à de nouvelles idées de gameplay et nous donne l'opportunité de nous faire de nouveaux amis dans notre communauté locale. Mais cela peut aussi remettre en question nos idées préconçues sur ce qui fait un bon jeu.

J'ai tendance à aimer les ensembles de règles assez profonds et précis. Mais quand ma fille a eu environ 18 mois, elle a presque complètement arrêté de dormir. Cela a duré un moment et j'ai commencé à m'épuiser. Les ensembles de règles exigeants me dépassaient tout simplement ; Je ferais des erreurs stupides et j'aurais du mal à profiter des jeux. À cette époque, j’ai été invité à essayer Frostgrave . J'ai regardé les règles et j'ai trouvé qu'elles étaient assez rudimentaires, me rappelant un livre de jeu Fighting Fantasy sur la table. Cependant, j'ai adoré la saveur et le cadre, alors j'ai décidé de tenter le coup. Ça ne pouvait pas faire de mal, n'est-ce pas ? Mais je ne m'attendais pas à tomber amoureux du jeu parce que je ne pensais pas qu'il y avait suffisamment de « jeu » pour tomber amoureux.

Admet le. Vous avez eu du mal à terminer ça.

Quatre-vingt-dix minutes et beaucoup de rires plus tard, j'ai été ravi par Frostgrave. Mon snobisme insensé à l’égard des règles avait été complètement effacé. Non seulement c’était atmosphérique, captivant et excitant (le combat était absolument terrifiant), mais c’était aussi très amusant. Au cours d'une partie, la plupart des membres de ma bande semblaient développer leur propre personnalité. Lantern Jack Brilliwig, le voleur sournois, n'a rien fait d'autre que récupérer un trésor et s'enfuir (c'est devenu son « truc »). Jagoranthas, le Grand Tyran de Vromsigor (l'âme d'un roi millénaire invoqué dans les limites d'un jouet d'enfant) recherchait l'ennemi le plus coriace pour un duel, oubliant constamment qu'il ne mesurait que 2 pieds. Kawa-Tiki, une statue tribale possédée, s'est déchaîné sur la table, ne prononçant rien d'autre que son propre nom comme un Groot psychotique.

(LR) Un barbare avec une ceinture en peau de ver, Jagoranthas le Grand Tyran de Vromsigor, Kawa-Tiki et Lantern Jack Brilliwig. Des personnages intemporels.

Ce que j'ai appris, c'est que le côté narratif du jeu pouvait respirer parce que les joueurs ne calculaient pas constamment des chiffres ou ne réfléchissaient pas constamment aux règles. Nous réfléchissions à l'histoire qui était racontée.

Lorsque je suis revenu à mon jeu préféré, je me suis senti rafraîchi et concentré. J'ai aussi ressenti beaucoup moins de pression. Cela ne me dérangeait pas de perdre autant, car j'avais découvert quelque chose que j'aurais dû savoir depuis le début : s'amuser est l'élément clé du jeu. Il a fallu des règles simples et des personnages fous pour me le rappeler.

C'est toujours amusant jusqu'à ce que quelqu'un soit éviscéré par un Spyrer.

Alors ces jours-ci, j’aime essayer de nouveaux jeux. Non seulement parce que cette expérience m’en apprend davantage sur les principes fondamentaux de la conception et du fonctionnement des jeux, mais aussi parce que je peux jouer contre de nouvelles personnes. Je retourne finalement à mon jeu préféré mais les vacances, c'est toujours agréable. S'éloigner des D20 pour lancer des D6 à la place, ou construire un deck au lieu d'une armée, ou piloter des vaisseaux spatiaux au lieu de commander des tirailleurs de science-fiction est une bouffée d'air frais.

J'aime les jeux de dés. Mais je fixe la limite quelque part. Comme JUSTE ICI.

À l’heure actuelle, quelques-uns d’entre nous au club local adoptent une approche saisonnière des matchs. Tous les deux mois, l’un de nous choisit un jeu et nous y jouons tous (dans des limites raisonnables !). Le premier était Guild Ball, auquel j'ai essayé et que j'ai - grâce à notre nouvelle approche - enfin commencé à comprendre. La prochaine étape est Necromunda. C'est en fait très agréable de suivre le courant comme celui-ci, d'élargir le champ des adversaires potentiels et de se livrer à de nouveaux projets de peinture et de modélisation. Le meilleur, c'est qu'il n'y a pas de difficulté à trouver des adversaires car nous avons un joyeux groupe de joueurs qui se déplacent tous comme un seul. Comme des oiseaux majestueux, un banc de poissons chatoyants… ou Borg.

"Voulez-vous jouer à un jeu ? Je peux jouer au solitaire et au dragueur de mines."

Vous voulez savoir ce qui est drôle ? Mon premier réflexe était que lorsque ce serait mon tour, je forcerais tout le monde à jouer à mon jeu préféré. Mais en fait, je vais choisir quelque chose de différent. Quelque chose que je n'aurais pas joué autrement. Parce que faire tout le temps ce que vous aimez le plus, c’est bien, mais faire quelque chose de nouveau ? Eh bien, c'est une aventure. Et qui n'aime pas partir à l'aventure avec ses amis ?